Mes albums

Bon, dans ce post régulièrement mis à jour, je vous parlerais des albums que j'écoute beaucoup en ce moment, même si c'est ma vie... ^^

Charlotte Gainsbourg - 5:55

Bon, on va commencer avec l'album de l'année, alors :)
Bon bah que dire ? La voix, les orchestrations, l'ambiance, les mélodies, les textes sont somptueux !
Un grand disque de pop gracieuse, élégante, stylisée comme on n'en fait plus !!

A la fois ultra-référencé (le Gainsbourg de Melody Nelson, des relents de Bowie, de Lovin' Spoonful, de Jane, de Daho, de Hardy, enfin de tout ce que la pop a produit de meilleur) et totalement novateur, c'est un album magnifique, beau à pleurer !!
L'album de l'année, sans hésitation !

New York Dolls - "One Day It Will Please Us to Remember Even This"

Bon, si l'album de C.G. est l'album de l'année, on va dire que celui-là est deuxième ^^
En tout cas, c'est un peu incomparable car là c'est du rock sauvage et sophistiqué à la fois, primaire et coloré !! Ca faisait trente ans qu'ils avaient pas fait d'album, et pour des débutants (bah ouais c'est que leur troisième album ^^) bah on peut tout simplement dire que c'est magnifique !

Même si ce nouveau Dolls n'égale pas leurs insurpassables précédents albums, il reste très au-dessus de la moyenne !! Il y a tout : les paroles politiques et déjantées, il y a les guitares acérées, la voix blues de Johansen, il manque plus que Thunders...
En tout cas, vivement mercredi, j'vous pondrai un p'tit compte-rendu du concert :D

The Rolling Stones - "A Bigger Bang"

Ah, les Stones !! Nous sommes en 2006, le rock est soi-disant revenu (merci les Strokes, les groupes à Converse et les White Stripes) et on dirait que ce retour au rock a inspiré les Stones qui, après un honteux Bridges To Babylon nous reviennent avec un album inspiré, stonien en diable et en tout cas très rock'n'roll !
Car là, il y a de quoi en remonter à tous les Strokes, Stripes, Jet ou Arctic Monkeys du monde : la voix de Mick est toujours aussi imprévisible et superbe, excellant tout autant dans la douceur que dans l'aggressivité.
Les guitares de Keith riffent à mort, la batterie de Charlie swingue toujours autant et les Stones nous sortent leur meilleur album depuis Exile On Main Street et un de leurs dix meilleurs albums !

Car, ici, les compos sont gigantesques, et à l'instar d'Exile (bon c'est enregistré en France comme Exile mais on s'en branle) le tout est d'une cohérence et d'une classe folle : il y a de la soul à faire pleurer Christine Boutin (Laugh, I Nearly Died) du rock à faire bouger Benoît XVI (la majorité des titres de l'album), il y a de la fougue, et même si, avouons-le, cet album n'est pas novateur pour les Stones, il y en a beaucoup qui voudraient pouvoir faire un album comme ça un jour et je les comprends...
Et puis, de toute façon, comme dit le grand Manoeuvre : si les Stones veulent jouer, laissez jouer les Stones.

Renaud - "Rouge Sang"

Ah ! Mon idole ! Je sais, ça peut sembler bizarre pour quelqu'un qui aime les Stones, les Dolls ou les Groovies d'aimer Renaud mais voilà, c'est mon chanteur français préféré ! Il a sûrement, avec Thiéfaine, la plus belle plume, actuellement, de la chanson française, et, avec ce nouveau (double) album, il réussit en plus à enterrer la concurrence des Bénabar, Delerm ou les autres ! Car ce "Rouge Sang" est un bien bel album : les mélodies sont superbes, les textes sont très très Renaud (bizarre ^^) et Renaud nous sort un grand album (mais la question est : a-t-il déjà fait un mauvais album)...

En effet, après un Boucan d'enfer (2002 déjà) introspectif et sombre mais magnifique, il sort ce Rouge Sang plus varié, plus gai, avec moins de Ricard (et c'est tant mieux) mais plus de coups de gueule, de chansons d'amour, de politique... Mention spéciale pour la chanson éponyme Rouge Sang qui de classe directement dans ses plus belles chansons par une mélodie dépouillée et un texte subtil, magnifique et tout simplement touchant ! Vive Renaud !

The Who - "Endless Wire"

Ah, encore un retour de vieux papys rockers ! Et celui-là, à l'instar de celui des Dolls, est vraiment réussi et les papys Townshend et Daltrey (avec en prime le fils de Ringo Starr à la batterie comme remplacement de la fabuleuse lune) en remontrent encore une fois à toute la nouvelle scène anglaise. J'ai eu l'honneur de l'écouter en avant-première (je compte l'acheter quand même, l'édition avec DVD me fait envie) et, même si je ne l'ai écouté qu'une dizaine de fois, je peux déjà vous dire qu'on est pas très loin du Who's Next, ce qui n'est pas une mince affaire. Malgré une pochette absolument affreuse (ca mérite la peine de mort, une pochette comme ça :O), le contenu explose nos attentes. Là où nous attendions que les Who, à l'instar des Stones nous pondent une sympathique et réjouissante redite de leurs albums précédents, Townshend continue, après quarante ans, de faire évoluer son groupe et prend des risques : si j'ai pu comparer cet album au Who's Next, c'est seulement du point de vue de la qualité, le contenu est tout à fait différent. Là où ce dernier se caractérisait par une aggressivité et une sauvagerie presque punk, ici la musique est apaisée, et même si, au bout du compte, on compte autant de rocks que de ballades, ce n'est pas un album de vieux qui s'énervent mais de vieux qui ont conscience de leur âge (Daltrey hurle We're not young enough dans "Mike Post Theme") et n'essayent pas de nous repondre un My Generation et ça fait plaisir, un peu de sincérité :D

Le groupe dans les années 60

Townshend et Daltrey en 2006

Autre différence : Townshend chante sur pas mal de morceaux, et bien que sa voix n'ait pas la superbe ni la puissance de celle de Daltrey, il s'en tire très bien car il a une voix, quoique faiblarde, qui respire la justesse et peut se révéler émouvante. Mais Daltrey, wouah, quelle voix époustouflante ! Bien sûr, sa voix a un peu évolué, elle est un petit peu plus sombre, plus écorchée, mais elle est toujours aussi belle, imprévisible et puissante !!! Excellant autant dans le registre dramatique que dans le côté camionneur en rut (comme dirait Ungemuth) qui lui va si bien. Les compos sont sublimes, mais bon, c'est Townshend en même temps, c'est pas Barbelivien, et, tant au niveau lyrique qu'au niveau musical, cet album est une merveille et un bijou de richesse et d'intelligence. Et puis ce mini-opéra, Wire & Glass, est une vraie merveille, à l'image des paroles, autobiographiques et intelligentes. En gros, cet album est destiné à être un futur classique, autant dans la discographie des Who que dans l'histoire du rock (et il est même pas encore sorti !). Ecoutez-le, c'est un très bel album !

Joeystarr - "Gare Au Jaguarr"

Ah ! Je l'attendais celui-là ! Après avoir été la moitié du collectif de rap français le plus important de l'histoire du rap hexagonal (ai-je vraiment besoin duquel je parle ?), Joeystarr (oui, ça s'écrit en un mot maintenant) nous livre son premier album solo après l'excellent mais déjà vieux single "Gaz-L". Et, on peut dire que, dès l'énorme titre d'ouverture, "J'arrive", on se prend une torgnole en pleine gueule ! Sur fond de grosses guitares rock, Joey nous livre un pur egotrip surpuissant et détruisant tout sur son passage ! Le flow est dément, les paroles sont puissantes, on a le droit, dès l'ouverture à un morceau gigantesque. La suite ne déçoit pas, entre intermèdes politiques (Olivier Besancenot nous donne des chiffres concernant les violences policières en France sur Question 1) et reprises habitées de Moustaki et de Brassens, Joeystarr sait se montrer sérieux et réfléchi, et nous montre qu'il n'est pas (quoiqu'en pense certains) qu'un tabasseur de singes ou d'hôtesses de l'air.

Mais cela ne l'empêche pas de se montrer quand même violent, haineux et agressif sur certains morceaux (Bad Boy, morceau-réglement de comptes envers Kool Shen, Mc Jean Gab'1, Booba qu'il sample sur le refrain) qui nous font comprendre que non seulement Joeystarr est un des meilleurs rappeurs français mais qu'en plus d'avoir un flow tout à fait surhumain, il a une des plus belles plumes de la chanson française au sens large. En tout cas, avec ce Gare au Jaguarr, Joeystarr, à 39 ans, nous livre un excellent album prometteur qu'on espère le premier d'une très longue carrière. L'album rap de l'année avec Ouest Side de Booba, assurément !

Beck - "The Information"



Bon, là, même si Beck n'a que 36 ans, on peut dire que c'est aussi un des grands retours de l'année. Après un Guero sympathique mais fort décevant, Beck revient ici avec un album génial, inspiré, et nous prouve que dix ans après le cultissime Odelay, il sait encore composer de grands albums. Et c'est bien cela qu'on a ici : un grand album de pop dans le plus pur style Beck-ien : mélange de folk, de hip-hop, de rock, sa musique est donc toujours un gloubi-boulga d'influences et ne peut sûrement pas se cantonner à un style.



Car, ici, les références ne manquent pas : la manie de sampler tout ce qui passe de Beck ne s'est pas calmée et c'est tant mieux : il sample Gainsbourg (et son Requiem Pour Un Con) dans le morceau-titre, on entend des gens qui parlent au téléphone, il y a plein de petits bruits bizarres qui font de ce disque une petite merveille sonore d'une richesse incroyable. De plus, le tout distille une atmosphère mélancolique et Beck ne se perd pas dans d'inutiles expérimentations : les compos sont superbes et tous les samples sont au service des chansons (et non pas le contraire, même si beaucoup d'artistes fonctionnent comme ça maintenant). Un des grands disques de l'année, et un futur classique dans la riche carrière de Beck.

Comments

[Inachevé]

"tu ou vous" ? Comme ça te met plus à l'aise... pour moi, penser que le vouvoiement est une marque de respect relève de la masturbation cérébrale.

Je ne suis toujours pas d'accord avec toi. Pour résumer mon avis je dirais que HFT chante ce qu'il écrit alors que Renaud écrit ce qu'il chante. Il n'y a aucune figure de style chez Renaud (si ce n'est l'argo).
Thiéfaine ne fait pas de "délire verbal"... chaque mot est placé au bon endroit avec une signification qui lui est propre.
Renaud choisi un mot parce qu'il a de la gueule, HFT opte pour le mot qui se raprochera le plus exactement possible de l'image souhaitée.

[KiM]

Je n'ai pas fait de comparaison, je n'ai pas dit qu'ils étaient dans le même domaine, je dis juste que ce sont deux artistes différents mais qui savent le mieux écrire des chansons aujourd'hui... C'est sûr qu'on peut sans problème affirmer que la plume de Thiéfaine est plus fouillée, plus stylisée que celle de Renaud, mais on pourrait également affirmer que celle de Renaud n'est pas du délire verbal et est effectivement plus néoréaliste...
Je suis d'accord avec toi (ou vous, je sais pas ^^)

[Inachevé]

Si je puis me permettre, je n'aime pas du tout ta comparaison Renaud/Thiéfaine...

HFT est un monument de la littérature & Renaud un monument de la jeunesse à tendance anarchiste. Je ne dénigre pas Renaud mais ses influences sont plutôt Bruand, Brassens alors que HFT, c'est plutôt Baudelaire, Ferré...